À la fin des années 90, dans la cuisine d’un restaurant italien de Manhattan, tandis que mijote le ragù et flambent les langoustines, un chef décide de diffuser dans sa salle la même musique rock que celle qu’écoutent ses cuisiniers. Led Zeppelin, The Who, les Pixies : l’ambiance sonore est électrique.
D’autres chefs suivent le mouvement et c’est ainsi que naît, ce qu’appellent les spécialistes de l’acoustique, le Great Noise Boom. À cela s’ajoute la large diffusion du style industriel et ses codes esthétiques. Exit la moquette et les nappes, bonjour les tables en bois brut et les sols en béton ciré. Les espaces se densifient, les cuisines s’ouvrent sur les salles et les systèmes audios se multiplient. Le bruit devient synonyme de modernité, d’animation et de succès.
Mais qui n’est jamais ressorti d’un restaurant avec un début de migraine, heureux de retrouver la quiétude de la rue ou de sa voiture ? Parce qu’aujourd’hui, l’ambiance bruyante des lieux de convivialité ne plaît plus. Elle génère au contraire de la frustration, à tel point que même la qualité des plats ne suffit pas à retenir la clientèle.
L’offre de restauration en France n’a jamais été aussi élevée en 20 ans. Avec plus de 179 000 restaurants en 2024 selon l’INSEE, la concurrence est rude et il faut savoir utiliser toutes les cartes à son avantage pour se démarquer. L’acoustique est l’un de ces éléments à ne pas négliger, quand on apprend que 81% des Français fuient les établissements trop bruyants.
Dans ce contexte, comment l’acoustique peut-elle influencer la réussite d’un restaurant par rapport à un autre ?
Les restaurants, des lieux vivants, mais trop bruyants
Pour les Français, le restaurant est bien plus qu’un simple lieu de restauration. C’est un espace de sociabilité incontournable, un refuge où l’on se retrouve entre amis, en famille ou entre collègues. Dans des métropoles comme Paris où les appartements étroits limitent les possibilités de recevoir, le restaurant devient un « salon élargi ». On attend donc du restaurant d’être un lieu vivant et convivial, mais il est désormais de plus en plus jugé trop bruyant. Une enquête IFOP de 2022 relate que 77% des Français ont du mal à suivre des conversations dans les cafés, bars et restaurants en raison du brouhaha ambiant.
Plusieurs éléments sont en cause dans la création de ces ambiances cacophoniques. D’une part, il y a les sources de bruits qui ne sont en général pas ou peu contrôlables, comme :
- les conversations des tables voisines,
- les prises de commande,
- les bruits de cuisine,
- les bruits du mobilier et de la vaisselle,
- la musique d’ambiance,
- des problèmes d’isolation.
D’autre part, il y a la non-considération du volume sonore et de l’acoustique dans la conception des salles de restauration. Les restaurants qui vont chercher à installer le plus de couverts possibles vont certes pouvoir faire entrer plus de clients à chaque service, mais vont aussi augmenter le niveau de décibels émis. Les tables rapprochées entre elles laissent peu de place à l’intimité et aux discussions à un volume intelligible. Certains matériaux et configurations d’espaces, qui sont certes tendances, vont quant à eux contribuer à amplifier les sons, par exemple :
- le béton ciré et autres sols durs,
- les surfaces murales vides,
- les plafonds hauts et lisses,
- les grands et nombreux vitrages,
- les miroirs.
C’est le manque de connaissance et d’accompagnement qui mène les restaurateurs vers de mauvais choix d’aménagement. La majorité des professionnels du secteur ne mesurent pas concrètement le niveau sonore de leur établissement et sous-estiment l’impact du bruit sur leur activité.
Les ambiances plus feutrées et intimistes ne sont pas réservées qu’aux restaurants gastronomiques ou étoilés. L’acoustique est un angle mort dans la conception des espaces de restauration, tandis que d’autres domaines, comme les écoles ou les bureaux, l’ont intégré dans leurs projets d’aménagement.
L’absence de prise en compte dès la conception explique ces problèmes de pollution sonore, qui peuvent être jugés comme difficiles à corriger après coup. Pourtant, un établissement trop bruyant n’a rien d’attractif pour les clients et peut même être un véritable repoussoir.
L’acoustique : un levier discret mais déterminant pour la pérennité de votre restaurant
Quand 94% des Français privilégient les restaurants calmes, l’acoustique n’est plus un luxe.
Les chiffres sont sans appel : selon une étude OpinionWay, 81% des Français fuient les établissements trop bruyants. Plus inquiétant encore, 65% des personnes interrogées affirment avoir déjà renoncé à un lieu de restauration à cause du bruit. Loin d’être un détail, c’est devenu un critère de sélection qui détermine le succès ou l’échec d’un établissement.
Car si l’on tolère plus facilement les ambiances bruyantes dans les bars, pour les restaurants, c’est à double tranchant. Les avis en ligne amplifient le phénomène et agissent aujourd’hui comme des filtres qui aident les personnes à choisir leurs lieux de rendez-vous. Si une ambiance calme est recherchée, pour un dîner romantique ou un déjeuner d’affaires, une recherche “restaurant calme” permet de trouver en quelques clics l’établissement idéal.
Alors certes, un client peut se faire surprendre par l’ambiance sonore s’il n’est pas un adepte de Google Avis ou de TripAdvisor. Mais si son expérience est gâchée par le bruit, il ne reviendra pas.
Et cette fuite des clients a des conséquences économiques immédiates. Non seulement les clients partent plus tôt (29% ont déjà quitté les lieux une fois attablés), et certains partent même après avoir passé commande. Dans un secteur où la fidélisation est cruciale, ignorer l’acoustique revient à saborder sa propre rentabilité.
Si l’ambiance sonore est trop élevée, le personnel, lui, en paiera le prix fort au quotidien. Sans même être exposées à des niveaux de dangerosité auditive, les équipes subissent de la fatigue supplémentaire, des difficultés de communication et du stress. Cela peut mener à un turnover important et des coûts RH qui explosent. L’acoustique devient ainsi un enjeu de ressources humaines autant que de satisfaction client.
Le manque de considération pour l’acoustique crée un cercle vicieux destructeur. Par crainte du budget ou par méconnaissance du retour sur investissement, les restaurateurs laissent se dégrader leur ambiance sonore. Cette économie de court terme se transforme alors en hémorragie financière pour les restaurateurs.
Comment réduire le bruit dans votre restaurant et en faire un avantage concurrentiel
Si les enjeux sont clairs, les solutions de correction acoustique le sont aussi. Loin d’être un investissement gadget, l’amélioration acoustique d’un lieu représente une opportunité de créer un avantage concurrentiel durable. Une enquête du Zagat (un ancien guide gastronomique outre-Atlantique) réalisée en 2018 auprès de près de 13 000 convives américains met le bruit en tête des nuisances (24%), devançant le service (23%), la foule (15%) et les prix élevés (12%). À offres de restauration équivalentes, c’est donc l’établissement qui offrira le meilleur cadre sonore à ses convives qui saura tirer son épingle du jeu.
Tout doit commencer par un état des lieux, une étude acoustique complète par un professionnel. Son rôle est d’auditer le temps de réverbération du restaurant et d’identifier toute source de nuisance sonore. Il n’existe à ce jour pas de réglementation applicable à ce sujet. Il convient cependant de suivre les recommandations de la norme NF S31-080 de janvier 2006 qui estime que pour un restaurant, un temps de réverbération très performant doit se situer entre 0,7 et 1,2s.
Définition : temps de réverbération
Exprimé en TR, il correspond à la durée en secondes nécessaire pour que l’intensité sonore diminue de 60 décibels après l’arrêt de la source. Plus ce temps est long, plus le bruit « traîne » dans l’espace et s’accumule, créant l’effet de brouhaha caractéristique des restaurants bruyants. Un temps optimal permet aux sons de s’estomper rapidement sans créer d’écho gênant.
Le diagnostic permet de cibler les interventions prioritaires et de prendre de premières mesures rapidement.
Miser sur le matériel pour améliorer l’acoustique
Pour diminuer le temps de réverbération et offrir plus de confort auditif, il faut miser sur des matériaux à fort coefficient d’absorption. Sur une échelle de 0 à 1, 1 étant le niveau d’absorption maximal, le coefficient d’absorption du béton est de 0,05 tandis que celui d’un panneau acoustique performant se situe entre 0,80 et 1.
Les solutions d’insonorisation des restaurants doivent donc s’effectuer à l’aide de matériaux aux propriétés absorbantes. Les tissus le sont naturellement, on peut alors choisir des banquettes ou des chaises en tissu pour les assises, habiller les murs de rideaux, mettre de la moquette au sol ou des tapis. Des petites actions simples mais pourtant efficaces comme mettre des patins sous les chaises et les tables peuvent déjà faire la différence.
Pour aller plus loin, on peut s’orienter vers des solutions acoustiques spécifiques qui permettent de gagner instantanément en calme :
- les plafonniers ou panneaux à suspendre au-dessus des tables pour étouffer les conversations,
- les cloisons mobiles, totems ou banquettes à haut dossier pour offrir de meilleurs séparations entre les tables,
- des panneaux muraux décoratifs pour habiller les murs mais aussi réduire la réverbération.
Le prix de la correction acoustique d’un restaurant
Les coûts des travaux acoustiques varient selon la taille de l’espace et les choix de matériaux. L’investissement se rentabilise rapidement. Une meilleure acoustique entraîne :
- une fidélisation accrue de la clientèle,
- un temps de séjour plus long (qui s’exprime également par plus de consommations),
- une réduction de l’absentéisme du personnel,
- une amélioration des avis clients.
Dans un secteur où perdre un client fidèle représente plusieurs centaines d’euros de chiffre d’affaires annuel, l’équation est vite favorable. La plupart des restaurateurs observent un retour sur investissement en moins de 18 mois, grâce à l’amélioration directe de l’expérience client et de la productivité des équipes.
La cantine (78)
“Après avoir acheté mon premier restaurant en 2017, j’ai eu tout de suite un retour client sur le problème acoustique du restaurant. La société 2m a répondu à mes attentes grâce aux panneaux acoustiques. En plus d’avoir réglé le problème de bruit dans ma salle, elle a permis d’apporter à mon restaurant une touche esthétique. Désormais, mes clients peuvent s’entendre et discuter tranquillement sans être importunés.”
– J.
Oh Vin Dieu ! (75)
“Cette solution acoustique m’a permis de diviser par 2 le bruit dans mon bistrot. L’effet mécanique des panneaux, très élégants au demeurant de par leurs différentes formes et le liseré les entourant, a été radical. Plus de fatigue post-service pour le personnel en salle et les clients l’ont remarqué immédiatement.”
– S.
L’acoustique pour un restaurant représente un véritable investissement stratégique. Attention cependant à ne pas tomber dans l’excès inverse. L’objectif n’est pas de créer un silence de bibliothèque qui tuerait toute convivialité et risquerait de mettre mal à l’aise les convives.
Le restaurant idéal permet à chacun de converser naturellement sans hausser la voix, tout en conservant cette animation qui fait l’âme d’un lieu de vie.
Chez 2M, nous vous proposons un accompagnement complet pour atteindre cet équilibre : de l’analyse acoustique initiale à la réalisation des travaux, nous créons des environnements de restauration à la fois performants et esthétiques, adaptés à votre identité et aux attentes de votre clientèle. Parce que l’acoustique de votre restaurant détermine sa pérennité, faites-en un avantage concurrentiel plutôt qu’un talon d’Achille !
